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L'enrichissement mutuel écologie & économie

L'écologie et l'économie sont interactives
Il faudrait marquer une rupture, impulser un discours différent, porté sur l’innovation de rupture, l’esprit classique d’entreprendre et l’économie verte circulaire et biologique. Notre plus grand défi aujourd'hui est de faire rimer écologie avec économie, car l’écologie est la meilleure source d’emplois et de richesses à moyen et long terme. Du business et du sens: le pouvoir des entreprises au profit de tous.

Il faut en finir avec un discours écologiste anxiogène, culpabilisant, alarmiste, qui tourne en boucle. 
Stop à la caricature !

http://www.institut-economie-circulaire.fr/

Aussi wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_circulaire

Economie circulaire: entrez dans la ronde    Guillaume Maincent,

Utiliser les déchets comme matières premières, vendre non pas un objet, mais l'usage qu'il rend... Les entreprises sont invitées à recycler leur modèle traditionnel. C'est l'objet d'une conférence gouvernementale ce lundi. 
Dernier terme à la mode, l'économie circulaire s'est invitée aux côtés du "développement durable" et autres "éco-exemplaires" dans la liste des expressions à placer absolument dans un slogan d'entreprise pour être dans le coup. Littéralement, l'économie circulaire renvoie plutôt à l'écologie industrielle, telle que la théorise l'universitaire Suren Erkman: les déchets des uns deviennent les matières premières des autres, le tout formant un écosystème vertueux minimisant les pertes.  
La création, en début d'année, de l'Institut de l'économie circulaire (IEC) a définitivement assis le concept. Son président, le député des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert, aime citer cet exemple: "Dans ma région, chaque industriel rejette ses déchets de son côté. Or, l'usine d'aluminium et la centrale au charbon, qui lui vend son électricité, ont tout intérêt à se rapprocher de la carrière voisine, pour valoriser, qui ses boues rouges, qui ses cendres volantes, en un liant routier."  
Trois ans auparavant, la navigatrice Ellen McArthur créait une fondation sur le sujet, avec ce slogan: "En mer, tout est compté; à terre aussi, les ressources sont finies." "L'économie circulaire renvoie aussi à l'éco-conception, destinée à faciliter le traitement du produit une fois en fin de vie; et à l'économie de fonctionnalité, qui consiste à louer le service plutôt qu'à posséder l'objet, comme le fait Autolib', à Paris", ajoute Grégory Giavarina, délégué général de l'IEC. Le monde politique s'approprie également le concept: il était au menu de la dernière conférence environnementale de François Hollande (les 20 et 21 septembre). Axe privilégié: la lutte contre l'obsolescence programmée.  

Mettre en pratique l'économie circulaire

Comment une entreprise peut-elle entrer dans la ronde? "En se questionnant sur son modèle d'affaire et sur les synergies imaginables avec les voisins", répond Cyril Adoue, consultant, qui anime à l'IEC un atelier sur l'intégration de l'économie circulaire dans une stratégie d'entreprise.  
Ainsi, cette coopérative betteravière de l'Aube en est venue à réutiliser le sable issu du lavage des tubercules, au lieu de l'enfouir à grands frais. Une entreprise de BTP voisine vient le chercher gratuitement pour l'incorporer à ses chantiers. Les camions sont mutualisés pour éviter les trajets à vide: à l'aller, une benne de betteraves, au retour, une benne de sable. Résultat: "la coopérative betteravière réalise une économie de 100.000 euros par an", selon Cyril Adoue.  
Le fabricant de dalles de sol Interface s'est aussi rapproché d'industriels consommateurs, comme lui, de granulés issus de la pétrochimie, pour envisager des échanges de déchets. Son programme d'économie circulaire, ReEntry 2.0, fait la part belle au recyclage des dalles en boucle fermée, qu'il pratique dans son usine néerlandaise: la vieille moquette redevient de la moquette neuve.  

Une drôle de matière première

Les sous-couches broyées sont proposées comme granulats dans d'autres industries. Et les usines du groupe voient aujourd'hui arriver une drôle de matière première: des vieux filets de pêche collectés aux Philippines. "Notre fondateur considère que, à terme, les dirigeants d'entreprises snobant l'économie circulaire finiront en prison!", glisse Denys Mettais-Cartier, directeur général d'Interface France, qui a lancé en septembre un service de location de dalles au mètre carré, avec collecte, réutilisation et/ou recyclage après usage.  
Les matières premières alternatives (fibres naturelles, chutes de production, broyats de dalles recyclées, filets de pêche) représentent désormais 49% des approvisionnements d'Interface. Autant de granulés à acheter à la pétrochimie, et de déchets à éliminer à grands frais, en moins.  
Un exemple d'économie circulaire avec Interface, fabricant de dalles de sol.

Une boucle vertueuse

"L'économie circulaire au maximum de ses potentialités pourrait permettre de réaliser jusqu'à 700 milliards de dollars d'économies sur les matériaux rien que pour la production de biens de consommation", comme l'alimentation, le textile ou l'emballage, affirme la fondation Ellen McArthur dans une étude publiée en début d'année.  
L'institution a fédéré une centaine d'entreprises dans un club baptisé CE 100, avec de grands noms comme Coca-Cola, Ikea, Marks & Spencer, etc. Si on peut en suspecter certains d'y faire du "greenwashing", d'autres y sont avec une vraie motivation. "Les cimentiers, notamment, grands amateurs de matériaux et de combustibles de substitution", affirme Cyril Adoue. Constellium, le géant de l'aluminium bâti sur les ruines de Péchiney, s'est approprié le sujet sous l'appellationReborn, qui désigne son service de recyclage de chutes de pièces destinées à l'aviation.  
L'économie est bien circulaire, car l'entreprise rachète les copeaux des clients qui usinent ses pièces, pour les refondre et en faire de nouveaux profilés "sans pertes de propriétés". Constellium se rembourse avec les économies d'énergie, puisque l'aluminium recyclé nécessite "vingt fois moins" d'énergie à travailler que l'aluminium de première fusion. Et on ne soupçonne pas que sur 1 tonne destinée à fabriquer un avion, 100 kg seulement voleront: "Les 90% restants sont réduits en chutes et en copeaux, lors des différentes étapes de fabrication", fait valoir le groupe.  
Carrefour est également entré dans l'économie circulaire par la porte de l'énergie et des déchets. L'enseigne nourrit ainsi un projet de camion roulant au gaz, le biométhane, issu du traitement par méthanisation des invendus alimentaires en magasin. Un sujet cher à GrDF, principal opérateur du réseau de distribution de gaz en France. Membre de l'IEC, cette filiale de GDF Suez accueille dans ses tuyaux la fraction de biométhane que les petits producteurs locaux (agriculteurs, méthaniseurs de déchets ménagers, etc.) n'utilisent pas pour faire du carburant, de la chaleur ou de l'électricité sur place.  
Ce biogaz se mêle au gaz naturel d'origine fossile, importé de loin, et finira chez un abonné au réseau comme énergie de chauffage ou de cuisson. Autre pièce dans cette boucle vertueuse: le digestat. Ce résidu liquide obtenu après méthanisation du déchet peut être épandu comme engrais. Par exemple, chez un agriculteur fournissant le fabricant de moquettes Interface en graines de ricin, l'une de ses matières premières biosourcées! Et ainsi de suite... Les cercles peuvent se démultiplier à l'infini.  
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